Mon fils me disait cette nuit qu’il avait peur de grandir. Quel merveilleux partage cette confession nous a permis d’avoir ensemble. Une source d’inspiration pour moi, l’occasion de s’interroger.
Cette peur qu’il ressent se réveille en chacun de nous aujourd’hui au travers de cette situation de pandémie, tant à titre individuel que collectif. Elle revient à chaque moment de notre vie lorsque le changement vient à nous et que nous devons sortir de ce que nous connaissons pour nous abandonner à l’inconnu, lorsque nous passons d’un stade à un autre, d’un niveau à un autre.
Nous pouvons la ressentir au travers de l’évolution de notre corps au fil de l’âge, lors de situations de vie lorsque nous expérimentons un changement de travail, de lieu de vie, lorsque nous rencontrons un nouvel amour, ou simplement dans l’évolution de nos croyances et habitudes de vie… Quand il devient important de laisser partir ce qui n’a plus sa place et d’accueillir ce qui vient à nous. Comme le cycle des saisons, le cycle de la vie. C’est ce que la réalité semble nous dire aujourd’hui.
Depuis longtemps nous aspirons tous à un monde meilleur, différent, où régnerait enfin un mieux-être général où nous pourrions vivre des valeurs comme la solidarité, le respect, l’acceptation de chacun dans sa particularité, vivre en cohésion avec la nature, et jouir de ce qu’elle nous offre de meilleur.
Cependant nous aimerions que ce changement puisse se vivre de manière confortable, douce sans renoncer aux privilèges acquis, sans effort. Nous ne sommes effectivement pas obligé de passer par la douleur ou la souffrance pour aller vers les prises de conscience et changement nécessaires c’est certain, mais force est de constater que nous êtres humains n’arrivons parfois pas à comprendre et vivre les choses de manière différente.
Je laisse à chacun le soin de repenser et réfléchir aux situations qu’il a pu vivre jusqu’à maintenant et se demander s’il serait la même personne aujourd’hui s’il n’avait pas vécu certaines expériences que l’on peut qualifier de douloureuse ou d’inconfortable.
Serions-nous le ou la même sans ces tempêtes ou tornades qui nous ont, à un moment donné, poussé, ou obligé à sortir de notre zone de confort, obligé à voir nos zones d’ombres ?
Si cela n’a pas été finalement l’occasion pour chacun de vivre plus en conscience, plus en cohérence, en adéquation avec soi-même, de saisir l’importance de s’émerveiller dans les petits bonheurs quotidien. Le plaisir de se retrouver autour du petit déjeuner en famille, de se délecter d’un verre de vin sur sa terrasse, de s’émerveiller devant un coucher de soleil, de profiter d’une franche rigolade entre amis.
Ce que je crois profondément, c’est que l’opportunité de grandir par le biais du changement nous permet d’accéder à des choses qu’on pensait inaccessibles, et de vivre des moments magiques, qu’on aurait souvent pas même osé imaginer.
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